Le lobby des produits dits de beauté ont depuis longtemps persuadé la majorité des femmes qu’elles devaient éliminer leurs odeurs corporels, les poils de leurs aisselles et, plus récemment, leurs poils pubiens.
Cette mode qui est d’autant plus efficace qu’elle repose sur le conformisme social contraignant l’individu à s’aligner « librement » sur l’opinion majoritaire, régulièrement entretenue via les sondages : Être épilée, un critère de séduction et Enquête sur les Français et l’épilation.
Et pourtant, quelques-unes font de la résistance…
Au cinéma
Rares sont les films où une actrice affiche les poils de ses aisselles :
Isabelle Adjani,
Quartet, 1981
Juliette Binoche,
The Unbearable Lightness of Being – L’insoutenable légèreté de l’être, 1987
Corinne Masiero,
Louise Wimmer, 2010
Aida Folch,
El artista y la modelo – L’artiste et son modèle, 2012
KONG Hyo-Jin,
Leobeu Pikseon – Love Fiction, 2012
C’est le seul film, à ma connaissance, qui contient une scène explicite :
Lui : Qu’est-ce que c’est ?
Elle : Pourquoi ?
Lui : Qu’est-ce qui s’est passé ici ?
Elle : Quoi ? Tu n’as jamais vu de poils sous les aisselles avant ?
Lui : C’est pas ça. Pas autant que ça.
Elle : Tu trouves que c’est bizarre ?
Lui : Je suis un peu confus.
Elle : Les femmes en Alaska ne se rase jamais.
Lui : Mais on n’est pas en Alaska.
Elle : Alors quoi ? Tu as aussi des poils sous les aisselles.
Lui : C’est différent pour un mec.
Dans les médias
Récemment, les médias dominants se scandalisent parce que « Madonna exhibe ses poils aux aisselles ! » et ironisent sur les selfies qui exhibent fièrement les poils de leurs aisselles… en Chine [20 minutes – Rue89].
08/12/2014
Serge LEFORT
Citoyen du Monde
Lire aussi :
• Stéphane ROSE, Défense du poil – Contre la dictature de l’épilation intime, La Musardine, 2010.
Les sexes féminins foisonnants des années 70, c’est fini ! Après avoir plébiscité le maillot brésilien puis le « ticket de métro », en 2010, les femmes succombent en masse à l’épilation intégrale. Si la presse féminine en fait chaque semaine son beurre dans ses pages « beauté » ou « bien être », le phénomène mérite d’être sorti du cadre de l’intime pour être observé à l’échelle sociétale. Pornographie omniprésente, culte de la jeunesse, hygiénisme rampant, industrie cosmétique agressive se cachent en effet derrière le masque du consentement des femmes à se séparer des derniers poils qui leur restaient sur le corps.
Amateur de sexes touffus et chantre de la diversité des corps, Stéphane Rose a mené l’enquête pour comprendre les raisons de ce tsunami dépilatoire. À la croisée de l’enquête journalistique, de l’éloge érotique du poil et du pamphlet sans concession, son livre se veut un plaidoyer pour la réimplantation des poils pubiens dans les petites culottes.
Articles Épilation, Monde en Question.
Dossier documentaire Corps, Monde en Question.
Dossier documentaire Sexualité, Monde en Question.
Dossier documentaire Mode & Vêtement, Monde en Question.