Chine en Question

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Expédition militaire contre la Chine


Pour répondre à la crise née de la guerre des Boxers, un corps expéditionnaire international de 100.000 hommes stationne en Chine, dans la province du Petchili, de l’automne 1900 à l’été 1901. Officiellement destiné à épauler le gouvernement impérial chinois dans le rétablissement de l’ordre, il constitue également un puissant atout dans les négociations entre Pékin et les puissances européenne, russe, américaine et japonaise qui ont envoyé des contingents militaires. Patrouilles, dispersion de bandes armées, contrôle de zone, présence ostensible représentent le quotidien des soldats, dans un cadre marqué par l’absence de commandement unique et la rivalité sous-jacente des États participant à l’expédition. Après la signature du traité de paix avec la Chine, en septembre 1901, l’occupation militaire étrangère diminue fortement. Néanmoins, quoique réduites en nombre, les troupes de diverses nationalités occupent le territoire jusqu’à la Seconde Guerre mondiale.
Revue historique des armées

Cet article, après avoir rappelé le dépècement de la Chine par les puissances impérialistes (Grande-Bretagne et France) et les puissances voisines (Russie et Japon) à partir du XVIIIe siècle, inscrit cette expédition dans le contexte de « l’impérialisme économique, cherchant à s’assurer des marchés ou à contrôler au moins partiellement des sources de revenus telles que les douanes ou les réseaux ferroviaires ». Cette expédition militaire contre la Chine « se pare néanmoins de principes moraux [rétablissement de la paix] destinés à justifier son droit d’ingérence« .

L’analyse logistique de cette expédition militaire contient des détails qui éclairent les objectifs de contrôle militaro-économique et non de conquête d’un territoire comme ce fut le cas en Afrique du Nord (Tunisie, Maroc et Algérie). Cette stratégie se nomme, depuis les années 80, « sécuriser » une zone, masque linguistique de l’occupation militaire au service d’intérêts économiques. Hier comme aujourd’hui, les résistants sont nommés « rebelles », justification linguistique de leur élimination. Autres apports intéressants :
– « la campagne de Chine » est « un champ d’expérimentation de matériels nouveaux et de procédés tactiques »
– « les puissances étrangères imposent à la Chine la dissolution des sociétés secrètes, la destruction de plusieurs forts entre Pékin et la mer, l’interdiction pour deux ans d’importer des armes, le paiement d’une lourde indemnité (qui rend le pays incapable de financer son industrialisation et sa modernisation, le condamnant ainsi économiquement) et l’ouverture de nouveaux ports ».

22/06/2011
Serge LEFORT
Citoyen du Monde

Lire aussi :
Revue de presse Chine 2011, Monde en Question.
Dossier documentaire & Bibliographie Chine/Occident, Monde en Question.

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